Errer dans les parages... [Libre]

Nyrilia se promenait, seule, près des plaines froides. Elle réfléchissait au sens de la vie et des batailles qui avaient eu lieu à cet endroit, elle se posait beaucoup de questions. Elle marchait lentement, les yeux rivés sur ce rideau de pluie incessante qu'elle voyait tous les jours à chaque seconde de sa vie.
Parfois, il lui arrivait de s'arrêter, de regarder un point précis pendant quelques instants, puis de repartir avant de s'arrêter de nouveau quelques pas plus loin.

* La vie est vraiment quelque chose d'étrange. Les Myrths, les Elindras. Pourquoi font-ils tout ça ? *

Elle regarda le sol, l'herbe qu'elle venait de fouler quelques secondes auparavant, et s'assit. Elle passa la main dans l'herbe sèche, même si elle voyait sur les brins des gouttes d'eau scintiller avec les rayons du soleil de midi.
Elle soupira, et se dit que sa vie commençait à devenir monotone, elle passait une période plutôt difficile en ce moment où elle broyait du noir constamment.
Elle secoua la tête, repris ses esprits et sourit. Sur sa main montait une coccinelle, qui n'eut pas l'air très choquée de constater que la pluie venait de s'abattre subitement sur sa vie. Nyrilia la regarda avec intérêt, s'amusant à observer ses réactions selon les images qu'elle montrait à la bête avide de rêves, aurait-on dit.
C'est à ce moment là que survint quelqu'un, qui fit sursauter Nyrilira si fort que la coccinelle s'en alla fâchée. Elle regarda la personne qui l'avait fait sursauté, et réfléchit au fait qu'ici, on était sur un lieu de bataille mais aussi qu'elle était neutre, et qu'elle n'avait pas à s'inquiéter de qui se soit, si ce n'est un Draken.

" - Qui êtes-vous ? " demanda-t-elle.

[En espérant que ma réponse ne sois pas mauvaise]

Six ans auparavant un jeune homme doté d'une force extraordinaire et d'une grande gentillesse avait décidé de partir en voyage pour découvrir le monde. Laissant derrière lui tout ce qu'il aimait, il quitta sa maison. Ce jeune homme n'était autre que Arkay ici présent. Au bout de six longues années, il décida de rentrer chez lui.. Mais un problème de taille survint. Après six longues années, Arkay avait oublié une chose des plus importantes... Le chemin du retour. Et c'était donc la raison de sa présence en ce lieu perdu.
Marchant tranquillement, un courant d'air frais lui caressa le visage. Il ne put s'empêcher de sourire, heureux de ce simple évènement. Et alors qu'il avançait, sans vraiment regarder autour de lui, il tomba nez à nez avec une jeune fille aux cheveux rouges.
Arkay s'attendait à tout sauf à tomber sur une autre personne. Étonné de cette "découverte", il décida de "l'examiner". A vue d'œil, elle devait avoir un peu moins de la vingtaine. Et elle paraissait être un peu plus petite que lui.
Alors qu'il continuait son "examen", elle brisa le silence, lui demandant qui il était. A sa question, Arkay se mit à sourire, Et d'une voix douce il répondit...

« Moi ? Mon nom est Arkay. Je ne suis qu'un simple voyageur adorateur du soleil. »

Un simple voyageur... Il avait oublié de dire qu'il était perdu, mais cela n'était qu'un détail sans importance. En même temps, c'était un peu honteux de dire qu'il était perdu.
Ne voulant quitter son interlocutrice trop vite car sachant pertinemment qu'il ne croiserait plus personne avant un bon moment, Arkay décida de poser une question sans intérêt particulier, simplement pour parler. C'est donc avec un sourire rempli de joie qu'il ajouta...

« Puis-je vous demander la raison de votre présence à ce lieu perdu ? Sans vouloir être indiscret bien sûr... Moi, je rentre de voyage ! Cela fait bien longtemps que je suis parti. Et je dois avouer que ma ville me manque. Mais qu'importe ma vie. »

Et d'un sourire rayonnant, il attendit la réponse de cette inconnue.

L'étrangère se nomma... Nyrilia. Elle se déclara comme étant une Novaelis, et précisa au passage qu'elle n'était pas une ennemie. Cela rassura Arkay, qui ne voulait nullement se battre contre elle... Après tout, il n'avait aucune raison de le faire.
Tout en lui racontant tout cela, Nyrilia s'inclina. Cela arrangeait un peu Arkay qu'elle ne lui tende pas la main. Non pas qu'il n'aurait pas voulu lui serrer la main par politesse, mais il n'avait nullement envi que son don s'active sans son consentement et que par mégarde, il brise la main de son interlocutrice. Il se contenta donc de sourire de nouveau en guise de réponse à la présentation de Nyrilia.
Celle-ci expliqua ensuite pourquoi elle se trouvait ici. Apparemment, elle réfléchissait et c'était retrouvé en ce coin perdu sans même s'en rendre compte. Et à la fin de sa phrase, elle ajouta que la vue était magnifique, surtout avec la pluie...
Surtout avec la pluie ? Pourtant il faisait un temps radieux... Pourquoi donc parlait-elle de pluie ? Des milliers d'hypothèses se bousculèrent dans l'esprit d'Arkay... La seule conclusion possible était donc que Nyrilia fut un esprit... Un esprit tourmenté donc l'âme n'avait toujours pas trouvé le repos. Ou peut-être était-elle tout simplement folle ?
Préférant sa première hypothèse, Arkay lui répondit, avec un sourire enfantin, comme s'il n'avait pas entendu la fin de sa phrase...

« C'est vrai que l'endroit est plutôt joli quand on prend le temps de l'admirer... Mais il est si facile de s'y perdre aussi. »

Ne sachant quoi dire d'autre à un esprit, Arkay préféra se taire. Après tout, mieux vaut se taire que de dire des sottises.
Et alors qu'il leva la tête pour regarder le soleil rayonnant, Nyrilia lui demanda s'il ne voulait pas rester un peu avec elle... Après tout, pourquoi pas ? Il n'était pas si pressé de rentrer chez lui et n'avait rien d'autre à faire.

« J'accepte volontiers. Je n'ai pas eu l'occasion de parler beaucoup durant mon voyage et il faut dire que rester en votre compagnie ne pourra me faire que du bien. »

Il sourit à nouveau, d'un sourire réjoui, avant de replacer une mèche de cheveux qui commençait à lui gêner la vue. Un silence s'installa. N'ayant pas grand chose à dire. Après plusieurs secondes qui lui parurent interminable, il se décida enfin à prendre la parole...

« Permettez-vous que je vous appelle par votre prénom, et que au passage, je vous tutoie ? Je sais que je risque de paraitre impoli, mais je me sentirais plus à l'aise à vous tutoyer. Mais mis à part ça, puis-je vous demander votre âge ? Et peut-être aussi, accepterez-vous de me raconter votre histoire ? »

[Bon, Arkay est stupide, je ne le nie pas]

Nyrilia eut l'impression d'avoir gêné le nouvel arrivant en parlant de pluie, il eut l'air mal à l'aise, mais cette impression se dissipa plutôt vite. Il était souriant, et avait l'air tout à fait sympathique, chose qui ne déplut pas à la jeune fille, bien au contraire : elle avait besoin de sourire en ce moment après ces instants passés à tergiverser sur le sens de la vie.

* Il me fera penser à autre chose, c'est plutôt un point positif * pensa-t-elle avec un sourire en coin. Elle regarda autour d'elle pendant quelques instants, une légère brise agitant ses cheveux qu'elle voyait trempés mais sentait réchauffés par la lumière du soleil ambiant. Avec le temps, elle s'était totalement fait à l'idée de sentir les choses sèches alors qu'elle les voyaient mouillés, et elle s'en amusait, au fond.

Quand Arkay lui proposa de l'appeler par son prénom et de la tutoyer, elle se tourna vivement vers lui, avec un sourire digne d'une enfant.

" D'accord ! Moi aussi je peux vous tutoyer, alors ? "

N'attendant même pas la réponse, elle partit du principe que oui. Cela faisait d'eux des "un peu moins" inconnus, et réconfortait Nyrilia dans l'idée qu'elle était, malgré tout, perdue. Et il s'avère qu'être perdus à deux, c'est toujours mieux qu'être perdu seule. Surtout quand on est une demoiselle, et que l'on est vers un champs de bataille.
Arkay demanda, au bout de quelques instants, l'âge de Nyrilia, ainsi que son histoire. Elle n'aimait pas trop raconter sa vie, elle aimait se méfier des gens, mais vu la situation, cela ne ferait pas de mal de sympathiser avec Arkay, et elle lui répondit volontiers.

" J'ai grandi dans la cité des Novaelis, et j'étais beaucoup appréciée quand j'étais jeune, parce que j'ai toujours été très imaginative. Quand j'ai eu 10 ans, alors que tous les enfants développaient un don, moi je n'en avais pas, et mes parents étaient très gentils avec moi par rapport à ça, ils me réconfortaient sans cesse. Ce n'est que plus tard que j'ai compris que c'était un don différent des autres, il ne se voit pas, c'est uniquement au contact des gens que ça se déclenche. "

Elle marqua un temps d'arrêt, regardant son interlocuteur dans les yeux, pour voir si il l'écoutait vraiment ou si il avait demandé à écouter juste pour passer le temps. Ne décelant pas de regard rêveur ou quoi que ce fut de dérangeant, elle continua sur sa lancée.

" Il y a 4 ans environ, mon imagination a pris une ampleur un peu plus importante, et les gens ont commencé à me parler de moins en moins. Mais ce n'est pas pour autant que je suis associale ! A 20 ans, je trouve que j'ai une vie plutôt agréable, au fond, même si c'est un peu triste parfois de voir tout ça. Vous voulez essayer ? "

Elle n'entra pas plus dans les détails, et attendit une réponse d'Arkay. Peut-être qu'il serait curieux de voir ce que ça donnait, finalement ?
Elle tendit lentement la main vers lui, avec un sourire timide. Une simple invitation à entrer en contact pour constater l'ampleur de son don, qu'elle aimait partager pour montrer qu'elle n'était pas méchante.